Comme dans beaucoup d'affaires, la justice condamne ceux qui dénoncent afin de protéger ceux qui violent la loi.
Mediapart a donc l'obligation de faire disparaître ses articles dénonçant les escroqueries de l'affaire Bettencourt. Nous les reproduisons ici:
La cour d’appel de Versailles a ordonné à Mediapart, jeudi 4 juillet, de supprimer toute citation des enregistrements de l’affaire Bettencourt. Son arrêt nous interdit, de surcroît, de les mentionner à l’avenir. Trois ans après nos révélations, cette décision est bien plus qu’une atteinte à la liberté de l’information : c’est un acte de censure.
Trois magistrats ont donc rêvé la mort de Mediapart. Ils se nomment Marie-Gabrielle Magueur, président, Annie Vaissette, conseiller, Dominique Ponsot, conseiller, et siègent à Versailles, à la première chambre de la cour d’appel. Dans une décision ubuesque, aussi aberrante factuellement qu’inconséquente judiciairement, ils nous ordonnent de supprimer, sur l’ensemble du site, tout extrait et toute retranscription des enregistrements du majordome qui sont à l’origine de l’affaire Bettencourt et nous interdisent d’en publier à l’avenir. Le tout à compter de huit jours suivant la signification officielle de l’arrêt et, passé ce délai, sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard et par infraction constatée.
- Une série d'extraits sonores des enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt par son ancien maître d'hôtel, entre mai 2009 et mai 2010. Et volés dans nos bureaux. Point de départ des enquêtes judiciaires parallèles et concurrentes du procureur Philippe Courroye et de la juge Isabelle Prévost-Desprez, ces enregistrements ont été admis comme éléments de preuve, tandis que deux décisions de justice en faveur de Mediapart et duPoint ont déjà validé la diffusion d'extraits d'intérêt public, dans le souci d'informer l'opinion.
L'ex-comptable des Bettencourt accuse: des enveloppes d'argent à Woerth et à Sarkozy
L'ex-comptable relate un épisode – qu'elle a rapporté lundi 5 juillet aux policiers – situé en mars 2007 et mettant en scène Eric Woerth. Ce dernier se serait vu remettre, via le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, 150.000 euros pour la campagne présidentielle de M. Sarkozy.
L'ex-comptable des Bettencourt confirme des financements illégaux de la droite
Claire Thibout, ancienne comptable des Bettencourt, a de nouveau été entendue, mercredi 7 juillet. Soumise, selon son avocat, à une pression «hallucinante», elle a modéré certaines de ses déclarations à Mediapart. Nous confirmons l'intégralité de notre article du 6 juillet.
Bettencourt: de nouveaux témoignages sur les «enveloppes» aux politiques
Contrairement à ce que proclame la propagande élyséenne, des témoignages recueillis par les policiers crédibilisent les déclarations de Claire Thibout sur l'existence d'enveloppes en espèces. Les dépositions d'un majordome et d'une secrétaire, et le témoignage d'un ancien chauffeur des Bettencourt à Mediapart (à lire ici), ne laissent guère de place au doute.
Mediapart publie de nouveaux enregistrements
Nouveaux extraits sonores des enregistrements pirates réalisés chez la milliardaire.Le 29/10/2009, Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et ses relations avec Eric Woerth:
Patrice de Maistre, le 23 avril 2010, à propos du conflit d'intérêts de Florence Woerth:
L'île d'Arros et ses mystères, comme si vous y étiez!
L'île d'Arros, joyau des Seychelles, serait une propriété de Liliane Bettencourt destinée à François-Marie Banier. Logée dans une fondation au Liechtenstein, elle n'a jamais été déclarée au fisc français. Mais que sait-on de cette île ? Témoignages et photos lèvent un peu le voile.
Quand Eric Woerth décorait de la Légion d'honneur Patrice de Maistre
L'Express révèle que, contrairement à ce qu'il a déclaré aux policiers, Eric Woerth a signé une lettre demandant les insignes de chevalier de la Légion d'honneur pour Patrice de Maistre, employeur de son épouse et gestionnaire de la fortune Bettencourt, que le ministre lui a personnellement remis, en janvier 2008.
Dans l'Oise, le parti de poche d'Eric Woerth
Mediapart a découvert un petit parti politique, l'Association de soutien à l'action d'Eric Woerth, qui collecte des dons de personnes physiques... Nous publions les comptes 2008 de cette formation, qui a bénéficié de subventions de l'UMP dont Eric Woerth est trésorier.
Nicolas Sarkozy a aussi son parti de poche
Présidée par Christian Estrosi, avec Brice Hortefeux comme trésorier, l'«Association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy», basée à Neuilly, a été financée par les Bettencourt. Petit parti de poche destiné au Président, cette formation a collecté plus de 400.000 euros en 2006 et 2007.
Partis de poche: l'UMP très loin devant
Mediapart a épluché la liste des micro-partis, pour tenter de répondre à la question suivante: le PS n'en cache-t-il pas dans ses tiroirs? A-t-il les «moyens» de s'indigner de leur multiplication à droite? Si une typologie exhaustive s'avère impossible, la réponse saute malgré tout aux yeux.
Bercy était prévenu dès 2009 de la situation fiscale de Liliane Bettencourt
Le procureur de Nanterre explique avoir saisi dès 2009 l'administration fiscale de possibles fraudes de la milliardaire Liliane Bettencourt. Or l'ancien ministre du budget, qui avait la tutelle de cette administration, a toujours nié avoir eu connaissance de ce dossier fiscal.
Dossier fiscal: les silences du rapport de l’IGF
Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), publié dimanche 11 juillet en fin de journée, disculpe Eric Woerth de toute intervention dans le dossier fiscal Bettencourt. Mais la démonstration, émaillée d'habiletés ou de silences, confirme qu'il s'agit d'un rapport de commande.
Comment le pouvoir manipule l'enquête pour mieux communiquer
Pour l'Elysée et la majorité présidentielle, tous les moyens, médiatiques et judiciaires, sont bons pour contenir le scandale Bettencourt. Retour sur ces derniers jours.
Le parquet de Nanterre veut empêcher la juge d'enquêter
Le parquet a refusé, vendredi 16 juillet, de transmettre à la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui veut mener ses propres investigations, une pièce essentielle de la procédure. Ce veto du procureur Philippe Courroye (photo) porte sur la retranscription des enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt.
L'enquête policière contredit la version d'Eric Woerth
Des témoignages et une lettre adressée par M. Woerth à Nicolas Sarkozy en mars 2007 suggèrent que celui qui était alors trésorier de l'UMP a bien été sollicité par Patrice de Maistre pour l'octroi de la Légion d'honneur à ce dernier. Le même courrier laisse penser que M. Sarkozy a discuté du sujet en privé avec M. Woerth.
Justice: ce qui n’est plus supportable
L'Elysée est en train de dévoyer le système judiciaire français pour étouffer les affaires Bettencourt. Pour la première fois, l'enquête sur un scandale politico-financier n'est pas confiée à un juge d'instruction. Bras armé de ce qui s'apparente à un coup d'Etat judiciaire, le procureur Courroye revendique ce bouleversement.
Olivier Beaud: «La spécificité française est qu'on n'a pas de véritable pouvoir judiciaire»
Professeur à l'université Paris 2-Assas, Olivier Beaud éclaire les aspects institutionnels de cette affaire politique. Notamment la question des responsabilités politiques et pénales des gouvernants, jusqu'à la destitution du président prévue par l'article 68 de la Constitution.
Pourquoi l'affaire Bettencourt est un révélateur national
L'affaire Bettencourt, devenue l'affaire Woerth et cachant une affaire Sarkozy, est un révélateur de l'état de la France: de ses inégalités et de ses injustices sociales, de ses déséquilibres institutionnels et de ses régressions démocratiques, des abus d'un pouvoir présidentiel sans contrôle.
SÉRIE
L’Oréal, les secrets d'une bataille
Derrière l'affaire Bettencourt, il y a l'enjeu du contrôle de l'Oréal. Le président du groupe de cosmétiques, Lindsay Owen-Jones, semble très actif pour veiller à son sort. Patrice de Maistre paraît le seconder auprès de Liliane Bettencourt. Récit de sa tactique pour se maintenir au pouvoir. Enquête en trois volets.
Mediapart au tribunal: le droit d'informer
Jeudi, Mediapart était devant la XVIIechambre du tribunal correctionnel de Paris, poursuivi par Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. Décision le 1er juillet. Compte-rendu complet de l'audience et vidéo.
Pour la justice, nos informations sont «d'intérêt public»
En rejetant le référé présenté par Liliane Bettencourt et par son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, contre Mediapart, le tribunal de Paris a jugé que nos révélations relèvent «de la publication d'informations légitimes et intéressant l'intérêt général».
Devant la cour d'appel, Mediapart refuse tout bâillon
Mediapart, tout comme Le Point, était poursuivi en appel, après un référé qui lui avait donné raison le 1er juillet, par Liliane Bettencourt et son conseiller Patrice de Maistre, qui exigent que disparaissent de la vue du public les enregistrements du majordome et leurs transcriptions. Compte rendu d'audience.
Affaire Bettencourt: la cour d'appel donne raison à Mediapart
Les informations de Mediapart qui ont lancé l'affaire Bettencourt relèvent de «la légitime information du public». Non seulement notre journal n'a commis aucun délit avec la révélation des enregistrements réalisés par l'ex-majordome de Liliane Bettencourt, mais il n'a fait que son devoir: informer sur des faits d'intérêt général. Ainsi en a jugé la cour d'appel de Paris dans ses arrêts rendus, vendredi 23 juillet. Une belle victoire pour la liberté de la presse.
Les grandes manœuvres de l'affaire Bettencourt
Le procureur général de Bordeaux, André Ride, marqué à droite, s’implique personnellement dans le suivi des cas Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, tous deux mis en examen. Il s'en explique, et se défend de toute intervention politique.
La Légion d’honneur envoie Woerth et de Maistre en correctionnelle
Les trois juges d'instruction de l’affaire Bettencourt renvoient Éric Woerth et Patrice de Maistre devant le tribunal pour « trafic d’influence », contre l’avis du procureur de Bordeaux, dans l'affaire de la Légion d'honneur.
Bettencourt : le parquet vole au secours de Woerth et Maistre
Le procureur de Bordeaux requiert un non-lieu en faveur de l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et de l'ancien ministre du budget, tous deux mis en examen dans le volet « trafic d’influence » de l’affaire. Il reviendra aux juges d'instruction de trancher.
Sarkozy en examen: le juge Gentil veut poursuivre Guaino
Faisant preuve de patience et de détermination, le juge Gentil a accordé à Nicolas Sarkozy le même traitement qu'aux autres mis en examen de l'affaire Bettencourt. Une stratégie qui lui vaut d'être attaqué violemment par l'UMP, et par Sarkozy. Le juge va porter plainte contre Henri Guaino.
Affaire Bettencourt: l'instruction est terminée
Les trois juges d'instruction en charge de l'affaire Bettencourt ont signifié jeudi 28 mars que leurs investigations étaient achevées. Douze personnes sont mises en examen dans le volet principal de cette affaire, dont Nicolas Sarkozy. Le Conseil supérieur de la magistrature est saisi des attaques contre les juges, venues des proches de l'ancien président, dont notamment Henri Guaino.
Bettencourt : la mise en examen de Sarkozy est régulière selon le parquet
Le réquisitoire du parquet général de la cour d’appel de Bordeaux, que Mediapart a consulté, se prononce pour le rejet de toutes les demandes d’annulation déposées par Sarkozy, dont sa mise en examen. Les avocats de la défense demandent le dépaysement de l'instruction, et jouent la montre.
Nanterre : le rapport qui enterre l’ex-procureur Courroye
Mediapart met en ligne le rapport de l’Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) sur le tribunal de Nanterre. Derrière la gestion Courroye, presque oubliée, apparaissent des problèmes lourds. Et un mystère: des sommes importantes en espèces qui ont disparu des scellés.
Mediapart et le droit d'informer: halte au renoncement!
«Halte au feu!», ont lancé Simone Veil et Michel Rocard, estimant que le débat autour de l'affaire Bettencourt «asservit la démocratie» et «porte un coup à la République». Nos dernières révélations montrent pourtant que l'incendie n'est pas près de s'éteindre. «Halte au renoncement!», leur répond donc Mediapart, estimant que, face à la gravité des faits révélés, leur position témoigne d'une indifférence démocratique et d'un aveuglement social qui affaiblissent la République.
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